Cette année encore, la Société Choletaise de Fabrication (SCF) et Made by Bobine (MBB) participent à la Paris Design Week. Accompagnés des étudiants en DNMADE de l’école Duperré, ils présentent un projet collaboratif intitulé « Accommoder les restes », une démarche aussi poétique que concrète, centrée sur la revalorisation textile.
Du 4 au 13 septembre 2025, la cour de la Caserne des Minimes (3e arrondissement) devient le terrain d’expression de cette créativité engagée.
Un projet collectif, sensible et concret
Chaque semaine, SCF génère environ 200 kg de fins de production textile. Ces chutes, au lieu d’être jetées, sont revalorisées à la manufacture de tressage Bégrolles-en-Mauges, où les matières sont soigneusement réparties en quatre filières :
1/ Le design : chutes mises à disposition des designers de projets collaboratifs comme les cabas CABA ou bien les tabourets TAB
2/ La vente telle quelle : lacets triés, mesurés, présentés dans leur forme d’origine via le site de MBB ;
3/ La mercerie : L’atelier de tressage de Paris (Le Marais), Bégrolles-en-Mauges, et les pop-up stores SCF ;
4/ Les projets artistiques : installations éphémères, collaborations plastiques, objets exposés.
Cette organisation minutieuse incarne la vision circulaire de SCF et MBB : chaque mètre de fil a une destination potentielle, un rôle à jouer dans une nouvelle histoire.
Deux précédentes éditions inspirantes
Depuis 4 ans, SCF et MBB font partie intégrante de la Paris Design Week.
En 2023, l’artiste Eva Prémilieu a réalisé une installation tissée monumentale, exprimant la mémoire textile du territoire.
En 2024, Anaïs Beaulieu a produit une broderie urbaine avec des éléments revalorisés, interrogeant notre rapport au déchet et à la mode jetable. Chaque édition apporte un regard différent, sensible et fort sur l’avenir du textile.
SCF et MBB : entre héritage et innovation
Depuis 1969, la SCF fabrique des lacets, cordons et galons à Andrezé. Aujourd’hui encore, elle fonctionne avec plus de 2000 métiers, certains datant du XIXe siècle. Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant et France Terre Textile, elle incarne l’artisanat industriel français.
En 2021, MBB voit le jour pour donner une deuxième vie aux chutes SCF : matières propres, design responsable et fabrication solidaire s’entrelacent dans une marque contemporaine et engagée.
11 projets étudiants : bijoux, objets, design
Les étudiants en DNMADE Espace de l’école Duperré ont été invités à imaginer une scénographie textile à partir des rebuts de SCF. Les univers présentés sont variés :
- Bijoux et accessoires : colliers mêlant textile et métal, bracelets cousus, pièces modulaires ;
- Design d’objet : suspensions lumineuses, coussins tactiles, paravents tissés ;
- Art textile : compositions murales, structures portantes, installations mouvantes.
Chaque projet, né d’un travail collectif, repose sur une approche circulaire, esthétique et critique du matériau. Les enseignants (Véronique Gouillon, Carine Terrasson, Noémie Chataigner) accompagnent les élèves tout au long du processus, de la conception à la réalisation.
La scénographie finale : l’univers de Bianca
C’est le projet de Bianca qui a été sélectionné. Elle propose une structure en acier, minimaliste et solide, accueillant les textiles comme autant de voiles et de textures vivantes. Cette installation évoque les racines industrielles de SCF et rappelle la rigueur constructive du tressage.
Une exposition vivante, à la rencontre du public
Durant la Design Week :
- Vernissage : samedi 6 septembre, 18h
- Ateliers de tressage participatif : tout le week-end avec SCF, autour des métiers bois, du Kumihimo, et des cordons sur mesure (sur inscription)
- Afterwork d’ouverture : mercredi 4 septembre
- Médiation : assurée par les étudiants sur place
Une occasion unique d’aborder le design circulaire par le faire, dans un cadre patrimonial et vivant.
Conclusion : valoriser les restes, cultiver l’avenir
Avec « Accommoder les restes », MBB et SCF affirment que les fins de production peuvent être le début de nouvelles créations. C’est cette conviction que porte aussi chaque lacet de chaussures revalorisé à Cholet. Et c’est à Paris, le temps d’une semaine, que ce savoir-faire trouve une nouvelle scène.
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